Comment gérer la fatigue d’un athlète dans sa préparation physique?

1 – La fatigue physique

Nous pourrions définir la fatigue physique comme une diminution temporaire de la capacité de production de force maximale en raison de changements dans le système neuromusculaire qui se produisent en réponse à l’utilisation du muscle.

Elle peut être difficile à définir et estimer car elle est souvent confondu avec la fatigue mentale (ou décisionnelle) ou la fatigue cardio-respiratoire (être à bout de souffle).

2 – La fatigue mentale (décisionnelle)

Dans l’inconscient collectif, la fatigue mentale peut être simplement définie par le fait de ressentir une fatigue nerveuse où chaque tâche demande un effort intense. Le fait de se concentrer sur quelque chose de précis est quasiment impossible.

Cependant, une méta-analyse récente a confirmé que la fatigue mentale n’affecte pas la force, la puissance ou le travail anaérobie en général. Seuls les efforts en endurance sont affectés et cet effet semble être entièrement le résultat d’une augmentation du niveau d’effort perçu (RPE), pas d’un effet physiologique.

Fatigue

3 – La périodisation

Si on l’on peux faire croire aux gens que l’on peut planifier à l’avance leurs progrès, ils penseront que le coach doit avoir une maîtrise totale de la situation. Or, on ne peux pas prédire à l’avance les progrès d’une personne, quelle soit un sportif de haut niveau ou non. Trop de facteurs rentrent en jeu, et principalement celui de la fatigue.

C’est pour cela qu’il est important que l’athlète communique de manière directe avec son coach afin de lui signifier si un certain niveau de fatigue s’installe, ou si des événements externes au sport viennent interférer dans la vie de l’athlète.

A partir des ces informations, le coach pourra adapter le volume, l’intensité et la fréquence des entraînements pour quelques jours, voire quelques semaines à l’avance et non pour quelques mois. Ce qui est impossible.

Il serait problématique qu’en suivant une planification préparée sur plusieurs mois, de laisser une semaine de deload à son athlète alors que lui est dans un pic de forme et inversement.

4 – La gestion des entraînements

Les entraînements doivent être gérés avec le plus grand soin en tenant compte de plusieurs paramètres comme le volume d’entraînement dans chaque séance, l’intensité mise dans les exercice et de la fréquence par groupe musculaire et par semaine.

La fréquence permet de travailler chaque groupe musculaire plusieurs fois dans la semaine. Cela permettra d’accroître les résultats.

Le volume et l’intensité sont liés. Si un athlète se rapproche de sa 1RM dans un ou plusieurs exercices, le volume de séance sera plus faible car il accumulera de la fatigue suite à un ou plusieurs efforts intenses.

La grande majorité des gens pensent qu’un effort intense sur un exercice va leur empêcher de poursuivre correctement leur séance car ils pensent que tous leurs muscles sont fatigués.

En réalité, la grande majorité de la fatigue accumulée au cours d’un entraînement en musculation est d’origine locale. Toute fatigue du système nerveux central, si tant est qu’elle se produise, semble être entièrement momentanée. Elle ne constitue pas une préoccupation pour la récupération.

5 – Le surentraînement

Le surentraînement est un sujet phare de la communauté de la force qui est infestée de mythes. L’idée générale de l’inconscient collectif est que le surentraînement est une fatigue excessive qui réduit l’adaptation musculaire bénéfique.

En réalité, le surentraînement ne vient pas soudainement. C’est un continuum qui peut être découpé en différentes phases :

  • Sous-entrainement : pas assez de volume pour une progression de la force.
  • Entraînement efficace : la surcompensation se déroule comme prévu, ce qui entraine une progression de la force.
  • Entraînement excessif : faible récupération entre les séances, sans gagner de force nette au fil du temps, car il ne reste pas assez de temps pour la surcompensation.
  • Overreaching :dépassement de la capacité de récupération et perte de force de séance en séance.
  • Surentraînement : un overreaching sur le long terme peut aboutir au syndrome de surentraînement.
Haltère au repos

La logique du surentraînement respecte généralement l’ordre suivant :

  • Le mental lâche.
  • Les tissus conjonctifs se dégradent (blessures d’usure ont tendance à apparaître au niveau des articulations).
  • Surentraînement. Presque personne atteint ce stade car les blessures et la fatigue empêche d’y arriver.

Dans cet article, nous avons pu voir comment les différentes fatigues et comment les gérer dans une préparation physique.

Il est important de bien les dissocier et d’adapter les entraînements en conséquence.