Les jeux olympiques et ses dérives : le dopage

Dans le monde contemporain, c’est la disqualification de Ben Johnson aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988 qui a mis le projecteur sur l’étendue du problème du dopage. Pourtant, le dopage a toujours existé dans le monde du sport, et plus particulièrement aux Jeux Olympiques. En effet, depuis la nuit des temps, l’homme a toujours cherché à décupler ses performances physiques de façon plus ou moins naturelles (voire totalement artificielles, à notre époque). Ainsi, les Jeux Olympiques de l’antiquité grecque ont déjà vu s’affronter des joueurs dopés à la viande : les sauteurs consommaient de la viande de chèvre, tandis que les lutteurs optaient pour la viande de bœuf. Plusieurs siècles durant, la situation a été toujours ainsi, sans que personne n’ait remarqué (ou ne trouvait utile de remarquer) l’impact négatif du dopage dans les milieux du sport.

Dans le sport moderne, nous pouvons citer Thomas Hicks qui a été sacré champion du marathon en 1904 à Saint Louis, mais qui n’aurait pas pu terminer sa course sans des injections de sulfate de strychnine et des goulées de cognac français. Évidemment, à cette époque, même le mot « dopage » n’existait pas dans le dictionnaire. Et ce n’est que plus tard, en 1928, que la Fédération internationale d’athlétisme pointe du doigt les substances stimulantes utilisées dans le sport.

histoire des jeux olympiques

L’histoire des Jeux Olympiques (hiver et été)

Les Jeux Olympiques sont un festival sportif international qui prend son origine dans la Grèce antique. Les jeux grecs anciens ont eu lieu tous les quatre ans pendant plusieurs centaines d’années, jusqu’à leur suppression au début de l’ère chrétienne. Ce n’est que plusieurs siècles plus tard, en 1896, que les Jeux Olympiques renaissent de leurs centres. Et depuis lors, ils ont eu lieu tous les quatre ans, exceptés pendant la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale.

Il faut savoir que, dans leur forme, les Jeux Olympiques anciens et modernes sont quasi-exactement les mêmes. La différence fondamentale entre les deux événements réside peut-être dans le fait que les jeux anciens étaient consacrés avant tout aux dieux grecs de l’Antiquité, alors que les jeux modernes sont une façon, pour nous, de saluer les talents sportifs des citoyens de toutes les nations. Notons qu’en plus des disciplines sportives actuelles, les Jeux Olympiques anciens rendaient également honneur à la musique, à l’art de parler ainsi qu’au théâtre.

Si les Jeux Olympiques anciens ont eu une origine controversée, la renaissance des Jeux Olympiques en 1896 a une histoire claire et concise. Le jeune noble Pierre de Coubertin a décidé d’organiser en France un programme éducatif qui se rapprochait de la notion grecque du développement de l’esprit et du corps. Les Grecs eux-mêmes avaient tenté de faire revivre les Jeux Olympiques en organisant des jeux sportifs à Athènes au 19ème siècle, mais le succès escompté n’apparût pas. Mais le génie et la persévérance du baron de Coubertin ont eu raison sur les différences culturelles et donné naissance au mouvement olympique moderne. En 1892, il s’exprima lors d’une réunion de l’Union des sports sportifs à Paris. L’enthousiasme était certes peu marqué, mais il persista et un congrès sportif international se réunit finalement le 16 juin 1894. 

Plus tard, 13 pays ont participé aux Jeux d’Athènes en 1896. Neuf sports étaient au programme : cyclisme, escrime, gymnastique, tennis sur gazon, tir, natation, athlétisme, haltérophilie et lutte. L’équipe américaine composée de 14 hommes a dominé les épreuves d’athlétisme en prenant le podium dans 9 des 12 épreuves. Incontestablement, les Jeux ont été un succès et une deuxième Olympiade, qui se tiendra en France, fut programmée. Les Jeux olympiques ont eu lieu en 1900 et en 1904, et en 1908, le nombre de concurrents a plus que quadruplé par rapport à celui d’Athènes, passant de 311 à 2 082.

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Les scandales du dopage lors des Jeux Olympiques

Ramener des médailles des Jeux Olympiques est un véritable prestige tant pour les athlètes que pour leur pays. Si aux Jeux Olympiques de Brésil (2016), les Français étaient parmi les favoris en natation, ils n’ont rien pu faire contre le Chinois Sun Yang qui, semble-t-il, a été dopé. Camille Lacourt, favori français du 100 mètres dos homme, se dit « très triste » de voir son sport se dévaloriser de cette façon. Même avis pour l’Américain Michael Phelps qui se désole de l’inaction de l’AMA (Agence mondiale antidopage) devant les fais récurrents de dopage aux Jeux Olympiques.

Le CIO (Comité international olympique) a plusieurs fois pointé du doigt l’utilisation de substances dopantes dans les sports de compétition. Mais le problème est que les substances sont si diverses qu’il n’existe aucun moyen de toutes les contrôler. Et pour qui veut se doper, il n’y a que l’embarras du choix : allant des stimulants (que l’on retrouve dans les médicaments contre le rhume et la toux ; la caféine est également interdite) aux narcotiques, en passant par les célèbres stéroïdes anabolisants, les diurétiques, l’hormone de croissance humaine, les bêtabloquants…

Le scandale du dopage de Ben Johnson en 1988

Parmi les 10 cas de dopage recensés à l’occasion des Jeux de Séoul, le scandale le plus retentissant fut sans doute celui de Ben Johnson. Dopé au stanozolol (stéroïdes anabolisants) , le sprinteur canadien a été suspendu durant 2 ans. Mais le jeune homme a récidivé puisqu’en 1993, il a également impliqué dans une affaire de dopage, ce qui lui a valu son bannissement à vie.

Le gros scandale de dopage aux Jeux de Moscou

La session des Jeux de Moscou en 1980 est sans doute le plus gros scandale qui ait jamais entaché l’histoire des Jeux Olympiques. Certes, aucun cas de dopage n’a été identifié (d’ailleurs, il n’y a aucune preuve de l’existence d’un contrôle antidopage), mais un rapport du sénat australien a révélé au grand jour l’existence d’un dopage massif. La plupart des nations qui ont participé aux épreuves étaient touchées, notamment les pays de l’Europe de l’est.

Le dopage à la RDA

La République Démocratique de l’Allemagne n’a pas hésité à rendre obligatoires les dopages de ses athlètes durant les saisons 70-89. Mais les preuves de dopage n’ont été découvertes que plusieurs années plus tard, lorsque le Comité olympique allemand a indemnisé 157 anciens sportifs, reconnus victimes d’un véritable dopage d’État.

le dopage aux jeux olympiques

Qu’en est-il de la France ?

La France a été toujours aux premiers rangs du podium durant les Jeux Olympiques successifs. Après une brillante première participation lors de l’Olympiade de 1896 à Athènes, elle accueille la deuxième Olympiade en 1900 sur Paris. Sans grande surprise, les athlètes français ont raflé la plupart des médailles, avec 101 trophées récoltés (donc loin devant les USA et leurs 47 médailles). Durant cette session, la France a obtenu le record historique des médailles d’or avec 26 titres.

Au total, la France a récolté 840 médailles (248 or, 276 argent et 316 bronze) durant 50 participations aux Jeux Olympiques (jeux d’été et d’hiver confondus). Elle se classe alors 5ème dans le classement par national, juste derrière la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les États-Unis et la Russie.

La France aux JO d’après-guerre

Pour les Jeux Olympiques d’après-guerre, il a fallu attendre les JO d’été d’Atlanta de 1996 pour voir les Français briller : la délégation hexagonale a remporté 15 titres olympiques, permettant à la France de se hisser au troisième rang mondial.

Côté médailles, ce sont aux Jeux d’été de Pékin en 2008 qu’un nouveau record a été battu : 41 médailles ont été obtenues. Un record que l’on a battu huit ans plus tard durant les Jeux de Rio en 2016 (42 médailles obtenues avant la disqualification de deux médaillés).

Pour les Jeux Olympiques d’hiver, c’est aux Jeux de 2018 à PyeongChang que la France signe son record de médailles d’or, avec 5 titres raflés. Cependant, ce nombre est largement inférieur au record de la France obtenu aux Jeux à Sotchi en 2014 (15 médailles d’or aux JO d’hiver).

Quel est le montant de la prime pour une médaille ?

Le montant des primes versées aux médaillés aux JO change régulièrement suivant les sessions. Aux Jeux Olympiques de PyeongChang, chaque médaillé reçoit donc, comme à l’accoutumée, sa prime attribuée par l’État. Régie par l’arrêté ministériel du 15 juillet 2016, cette prime d’État est versée comme suit : 50 000 euros pour une médaille d’or, 20 000 euros pour une médaille d’argent, et 13 000 euros pour le bronze.

Les scandales de dopages des sportifs français

Au lendemain d’une session de JO de PyeongChang controversée, faisons le point sur l’historique des affaires de dopage les plus retentissantes en France :

  • L’affaire Hind Dehiba et ses hormones de croissance. La médaillée de bronze aux Europe en 2005 a été interpellée par les douaniers pour avoir apporté des ampoules d’HGH dans ses bagages. Après sa mise en examen pour utilisation illicite de substances vénéneuses, l’athlète a été suspendue 2 ans.
  • L’affaire Laila Traby. L’athlète d’origine marocaine Laila Traby a été la révélation aux Jeux européens 2014 sur les 10 000 m. La surprise en est qu’elle a été placée en garde à vue quelques jours après l’épreuve. En effet, les gendarmes ont découvert à Font-Romeu des seringues d’EPO (érythropoïétine), ce qui lui a valu une suspension de 3 ans.
  • Le scandale Nour-Eddine Gezzar. En 2012, l’EPO a déjà commencé à séduire les athlètes français, comme c’est le cas de cet athlète d’origine marocaine. Ayant déjà écopé de 2 ans de suspension en 2006, Gezzar a finalement encouru la suspension 10 ans pour cette récidive.

Sources :

  • https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/liste-des-medailles-obtenues-par-des-sportifs-francais-aux-jeux-olympiques-et-paralympiques-de-2012-et-de-2014/
  • https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/liste-des-medicaments-et-des-substances-dopantes/
  • https://www.futura-sciences.com/sante/questions-reponses/sport-jeux-olympiques-hiver-dopage-sont-controles-athletes-8368/
  • https://www.universalis.fr/encyclopedie/jeux-olympiques-le-dopage-et-les-jeux/1-une-longue-histoire-sans-fin/
  • https://www.ouest-france.fr/jeux-olympiques/jo-2018-le-scandale-sur-le-dopage-pourrait-assombrir-les-ambitions-sportives-de-la-russie-5423579
  • https://www.lexpress.fr/actualite/sport/athletisme/athletisme-dopage-et-corruption-au-coeur-d-un-scandale_1734432.html
  • https://www.sudouest.fr/2017/12/07/la-russie-privee-des-jo-d-hiver-2018-pour-dopage-retour-sur-trois-ans-de-scandale-4010651-5243.php
  • https://www.grazia.fr/news-et-societe/societe/jeux-olympiques-retour-sur-des-scandales-de-dopage-a-repetition-824070
  • https://www.lequipe.fr/Athletisme/Actualites/La-liste-des-athletes-francais-defond-et-de-demi-fond-impliques-dans-des-cas-de-dopage/1006967
  • https://www.lemonde.fr/jeux-olympiques-pyeongchang2018/article/2018/02/04/jo-d-hiver-2018-soupcons-de-dopage-sur-de-nombreux-skieurs-dont-des-francais_5251609_5193626.html